Et si pour une fois, pour raconter une soirée au Campo Santo dans le cadre de Live au Campo cet été, si pour une fois, on commençait par la fin, par ce « La vie ne vaut rien… rien… rien… rien… rien ne vaut la vie ». 

Dernière chanson qu’Alain Souchon nous offre seul avec sa guitare quand le public le rappelle pour qu’il ne parte pas… pas encore. 

Et comme ces dernières notes font du bien. 

A l’évidence dès son entrée sur scène, seul là aussi, guitare à la main, tout comme il terminera son concert, il est venu aussi simplement qu’Alain Souchon peut le faire nous chanter un « Allô maman bobo » qui donne le ton de ce qu’il reste à venir. 

La diction est claire, le phrasé pur, les mots justes… et le public entame les premières notes… « Maman comment tu m’as fait j’suis pas beau… ». Oh ça, ça fait du bien. 

Ils sont maintenant 5 sur scène, batterie, synthé, deux guitares, plus la sienne, C’est alors qu’il nous attache avec sa « La ballade de Jim » et « Je chante un baiser » et « Ames fifties » et « Un terrain en pente » anciens titres et nouveaux… oui c’est l’heure exquise de la maîtrise qui flotte dans l’air vibrant et doux du Campo Santo. Et comme ces airs-là font du bien. 

Et Souchon nous emballe avec quelques histoires de famille, ses fils à qui il fait une gentille petite moue pour qu’ils lui donnent « Presque nous ».

Il joue avec ses souvenirs, les nôtres aussi forcément, quand les GPS étaient de grandes feuilles que l’on déployait et sur lesquelles il y avait marqué « Michelin ».  On sourit de son allure détachée, on rit à cette facétie dans la voix, cet air de ne pas y toucher pour dire vrai et nous faire encore mieux toucher du doigt notre « Ultra-moderne Solitude ». 

Quel auteur, quel chanteur, quel comédien. Il accroche nos rires avec sa désinvolture d’enfant, son calme envoûtant, ses gestes enlevés bien que modérés, oui… assez modérés pour chanter « J’suis d’ici et là »… il ne faut rien brusquer. Lui le gentil, le drôle, le poète,  le visionnaire… oh comme il fait du bien. 

« Sous les jupes des filles », « Le Bagad de Lann-Bihoué », « Abraham, Martin, David », et quand se mélangent les tartes aux fruits (à tous les fruits) et les babas au rhum (avec la Chantilly) forcément on est tous d’accord pour dire qu’ « On est foutu, on mange trop ». Dérision de nous dérisoire.

L’amour à la machine » ramène tout le monde sur le devant de la scène pour qu’ensuite la voix d’Alain Souchon s’élève à capella dans le campo, pour « Rame » … rameur ramez. Et ça, ça fait vraiment du bien,  

Comme il est bientôt l’heure de se quitter, Alain Souchon profite de sa « Foule sentimentale ». pour tâcler les « Kardashian », mais nous ici, on aime bien tâcler des fois, parce qu’être « Carrément méchant… jamais content » ça aussi, ça peut faire du bien .

Premier rappel « Quand j’serai ko » et sur « l’insistante insistance » du public de Perpignan… seul… micro… guitare… l’air léger de ce beau soir d’été… Alain Souchon nous confie que « Rien ne vaut la vie ». Et il m’a bien semblé alors, qu’à lui aussi, ces mots-là, faisaient du bien. 

Photos: Laurène Coranti

Texte: Josiane Coranti

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